Le coronavirus qui a obligé le confinement a entraîné à son tour un accroissement du taux de fréquentation pour les sites de téléchargement. Les plateformes comme Cpasbien, Torrent9, The Pirate Bay, Zone Téléchargement ou Liberty VF enregistrent en moyenne une hausse de 40 %. Malgré les mesures prises à leur encontre, les sites de téléchargements illégaux semblent fermer et refleurir. Quelles sont leurs sources de revenus pour arriver à survivre en étant ainsi traqué ? Nous étudierons le modèle économique des sites de téléchargement illégaux.

Un plan à trois
Le réseau des sites de téléchargement illégaux est une plaque tournante qui réunit les sites de téléchargement direct, les sites de streaming et les services d’annuaires. C’est entre ces trois parties donc que circulent une part des sources de revenus des sites de téléchargements illégaux. Les accords passés entre les protagonistes déterminent la répartition des gains.
D’autre part, à part les conventions qui lient ces trois différentes entités, des utilisateurs étaient aussi sollicités. Ils avaient pour rôle d’accroître les revenus des sites de téléchargements illégaux en téléversant des contenus en échange d’une prime. La marge qui se dégageait était empochée par les administrateurs. Mais cette pratique a fait son temps.
Les abonnements
Les sites de téléchargements incitent ses utilisateurs à s’abonner afin de leur permettre de télécharger des contenus à leur convenance. En général, les tarifs qu’ils proposent s’alignent avec ceux proposés par les sites de streaming légaux, mais en appuyant sur le mot illimité.
En effet, ils vous indiquent bien que quel que soit le type de vidéo que vous recherchez, ils l’ont sans doute en vitrine. Ils misent également sur la grande variété de choix qu’ils proposent. Inutile donc de jongler entre plusieurs canaux de distribution puisque tout se trouve à un seul endroit.
Les styles d’abonnement dépendent des sites de téléchargement. D’autres adoptent les paliers allant de la gratuité au premium, d’autres pas. Toujours est-il que la plupart des abonnés préfèrent payer le prix fort pour ne pas être abreuvés de publicités. Les abonnements premium sont donc les plus prisés et constituent une part considérable de leur rémunération.
Ces sites de téléchargement ont également une notoriété telle qu’ils attirent les curieux et certains internautes avides. Comme l’affluence est énorme, les revenus le sont également.

Le système de site de référencement
Les sites de téléchargement illégaux utilisent aussi un grand nombre de sites de référencement qui mènent jusqu’à eux.
Une multitude de sites indépendants de ces sites de téléchargement se rémunèrent donc de cette façon en utilisant le droit de suite. Par ce système d’annuaire, les sites de référencement gagnent un bonus sur les abonnements premium. Ils ont donc tout intérêt à faire prospérer le marché.
C’est aussi donc de cette manière que les sites de téléchargement illégaux drainent encore plus de monde. Plus ils obtiennent de visites, plus ils augmentent le taux de leurs abonnements premium.
Un réseau mafieux
Si à leurs débuts, les sites de téléchargement étaient initiés par les passionnés qui voulaient faire profiter les autres, cela s’est peu à peu transformé.
En effet, il est passé le temps des hackers qui proposaient des abonnements. D’autres partageaient même des contenus gracieusement. À l’époque, ils avaient principalement pour but de rassembler tous ceux qui étaient animés par la même passion qu’eux.
Aujourd’hui, derrière les sites de téléchargement illégaux c’est toute une communauté mafieuse qui s’y cache.
On peut qualifier ces personnes de downloaders et streamers industriels. Ils sont généralement abrités dans des contrées exotiques connues pour leurs liens avec des pratiques douteuses. Il s’agit notamment de la Russie, de Taïwan, de la Grèce ou encore de la Bulgarie.
Il y a tout un business entre les pirates fournisseurs, les monteurs, les régies publicitaires ainsi que les annonceurs sans faire l’impasse des intermédiaires.
Les hébergeurs sont eux aussi attaquables dans ce système sauf qu’ils abritent aussi des contenus tout à fait légaux. Ce qui rend la tâche un peu plus difficile pour remonter et démanteler le réseau.

La publicité
La publicité est le moteur même du modèle économique des sites de téléchargement illégaux. En effet, comme ils attirent un monde fou, c’est l’endroit idéal pour y déverser toute sorte de publicités.
Les contenus que les sites de téléchargement proposent sont tellement variés qu’ils ciblent pratiquement tout le monde. En effet, on peut y retrouver de la musique, des films, des séries, des jeux vidéo ainsi que des événements sportifs… Et comme ils proposent des tarifs très attractifs et parfois même gratuits, le nombre de visites explose.
C’est un filon que les publicitaires n’ont donc pas manqué d’exploiter.
Le souci c’est que vu leur caractère illégal, les sites de téléchargements misent plutôt sur la quantité que sur la qualité. Il n’est donc pas étonnant de voir que les publicités renvoient malheureusement vers des sites pour adultes à caractère pornographiques pour la plupart.
Les différentes formes de publicités
Les sites de téléchargements illégaux vivent principalement de la publicité. Celle-ci peut prendre plusieurs formes.
La publicité display
C’est la forme la plus classique qui existe. Les annonces publicitaires apparaissent sous forme de divers formats publicitaires digitaux. Les réclames peuvent se présenter sous forme de bannières, de pavés ou d’habillage.
Pour évaluer la portée qu’une campagne publicitaire a eue, les publicitaires se servent du taux de clics obtenu.
La marque a le choix entre rémunérer sa campagne au coût par clic (CPC) ou au coût par mille ou encore à l’encart. Cette décision appartient à chaque annonceur, à sa stratégie et à sa cible. Mais on trouve chacune de ces options sur les sites de téléchargement illégaux.

Le don
Les sites de téléchargement regroupent une communauté de plusieurs millions d’« adeptes ». Il ne serait pas étonnant de savoir que certains sites ont recours aux dons.
S’ils ont réussi à mettre en place un système aussi complexe à démanteler, ils devraient facilement parvenir à mettre en place un appel au don.
Les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux ont toujours une part belle d’audience. C’est donc un filon que les publicitaires n’ont pas manqué d’exploiter. Il est donc tout à fait possible de se servir de ces plateformes pour parler d’un site de téléchargement et faire de la publicité d’autres produits par la même occasion.