La Bourse de Paris progressait timidement (+0,20%) jeudi à la mi-journée, les investisseurs profitant de l’incertitude politique américaine et des craintes de guerre commerciale pour procéder à des achats à bon compte.

A 11H56 (10H56 GMT), l’indice CAC 40 prenait 10,32 points à 5.243,68 points, dans un volume d’échanges de 788 millions d’euros. La veille, il avait fini en léger repli de 0,18%. La cote parisienne, après une ouverture en légère progression, a conservé cette prudente avance au cours de la matinée.

«Les marchés actions s’affichent en hausse ce matin alors que les investisseurs sont à la recherche de bonnes affaires», même si «l’incertitude politique et économique continue de régner aux Etats-Unis», a souligné David Madden, un analyste de CMC Markets.

«Pour l’instant, l’absence de nouvelles est vue comme une bonne nouvelle», a-t-il complété. Donald Trump pourrait passer prochainement à l’offensive contre la Chine en taxant cette fois lourdement les importations en provenance de ce pays, accusé de dérober la propriété intellectuelle des entreprises américaines et de largement subventionner ses exportations.

Le président américain envisagerait en effet d’imposer à Pékin des droits de douanes sur un volume d’importations équivalentes à 60 milliards de dollars, ont rapporté les médias américains. «Jusqu’à présent, les mesures protectionnistes américaines n’avaient rien de très préoccupant mais si elles viennent à cibler directement la Chine et que cette dernière réagit à son tour, le commerce international, qui se rétablit péniblement, connaîtrait un brutal coup d’arrêt», a jugé Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

Sur le front des indicateurs, le marché automobile européen a progressé de 4,3% en février sur un an. En France, le groupe PSA enregistre une hausse de 67,6% largement due à l’intégration d’Opel, et Renault voit ses livraisons augmenter de 6,8%. Dans l’Hexagone, toujours, les prix à la consommation ont augmenté de 1,2% en février sur un an, en légère baisse par rapport à janvier, selon les chiffres définitifs de l’Insee.

Le reste de l’agenda sera essentiellement américain avec l’activité industrielle dans la région de New York ainsi que dans celle de Philadelphie pour le mois de mars, tout comme les prix à l’importation pour février. Les demandes hebdomadaires d’allocations chômage et les flux de capitaux investis à long terme pour janvier complèteront le palmarès.

Société Générale dans le collimateur

En matière de valeurs, Société Générale perdait 3,18% à 43,63 euros après que Didier Valet, directeur général délégué de la banque française, a démissionné, «soucieux de préserver l’intérêt général de la banque», a annoncé le groupe mercredi, tandis que d’autres sources ont précisé que ce départ était lié au dossier du Libor.

Bourbon chutait de 10,19% à 6,08 euros. Le groupe est en discussion avec ses créanciers alors que sa perte nette a plus que doublé l’an dernier et que le secteur ne devrait pas repartir avant 2019. Direct Energie perdait de son côté 5,37% à 34,54 euros, lesté par un bénéfice net en baisse pour l’année passée, même s’il a tenu ses objectifs financiers et se montre confiant malgré l’arrivée de nouveaux concurrents.

Korian s’affichait finalement dans le vert (+1,38% à 28,00 euros), profitant de la publication mercredi d’un bénéfice annuel en nette hausse, grâce notamment à l’international, ce qui lui a permis d’afficher sa confiance pour 2018. Virbac s’enfonçait de 11,20% à 109,40 euros, alors que le groupe a publié mercredi une légère perte nette de 2,6 millions d’euros en 2017, contre un bénéfice de 34,6 millions d’euros en 2016, notamment en raison d’une dépréciation exceptionnelle liée à la réforme fiscale américaine.

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